1840. Donizetti : Lucie de Lamermoor
“(….) Depuis longtemps l'Italie a proclamé les triomphes du grand Maestro qui a composé l'Elixir d'Amour, Anna Bolena et Lucie de Lamermoor, les trois plus beaux fleurons de sa couronne d'artiste, mais sa gloire n'était pas popularisée en France, tant que ses ouvrages n'étaient pas appropriés à notre scène. MM.Alphonse Royer et Gustave Vaez en traduisant en français le libretto de Lucie, ont rendu un grand service à tous les dilettanti de France.
Aujourd'hui il ne faut plus aller à Florence ou à Naples ou bien à l'opéra italien de Paris ou de Londres, pour entendre les grandes compositions de Donizetti ; la moindre de nos villes qui possède une troupe lyrique et un orchestre passable, pourra être initiée à cette harmonie toute neuve pour nos oreilles, musique énergique, pleine de mouvement et d'originalité, quelquefois négligée et traînant en longueur puis jetant un de ces cris sublimes qui remuent le coeur et laissent une impression électrique.(….)
En écrivant ceci, nous sommes encore sous le charme de cette musique complètement nouvelle pour nous ; les dernières vibrations de cette large et profonde harmonie résonnent encore à nos oreilles et nous maintiennent dans un état d'extase impossible à définir.”
(Le Mémorial d’Aix, 1840-11-22)