Aix, ville industrielle ?
 
ll semble qu’une certaine tradition voudrait que les gens lettrés ne puissent imaginer Aix-en-Provence autrement que comme une ville universitaire et un centre de justice. Sur la période 1838-1870 la ville d’Aix-en-Provence n’est pas encore devenue la ville aux activités relevant uniquement du tertiaire que l’on connaîtra beaucoup plus tard. Mais en 1838, les germes de la révolution industrielle sont déjà visibles : les hautes cheminées qui commencent à pousser dans le paysage attestent du développement de la machine à vapeur, et cela a a inspiré une série d’alexandrins au lyrisme débridé à un journaliste du “Mémorial d’Aix”.
 
La vocation industrielle de la ville prend racine dans la période précédant celle qui a été explorée par l’exposition “Aix, ville ouvrière qui s’est tenue à l’antenne aixoise des Archives départementales de septembre 2010 à février 2011.
 
Numéro après numéro,  “Le Mémorial d’Aix” a toujours mis en avant la nécessité de cette révolution industrielle et les avantages de ses apports. De son côté, la Mairie fait un effort pour l’accueil d’industries, par exemple en les  affranchissant du droit d’entrée sur la houille nécessaire au fonctionnement de la machine à vapeur.
 
Par ailleurs, il y avait suffisamment de gens influents à Aix-en-Provence, à commencer par le maire Antoine Aude, ami de Thiers, pour se battre en vue de l’ouverture de l’Ecole des Arts et Métiers afin d’accompagner cette révolution technologique.
 
Cette vie industrielle présente de nombreuses similitudes avec celle de notre époque : on prenait déjà des brevets d’invention, les cabinets conseils existaient (avant l’invention du mot ingénierie). La mode participe aussi à la révolution industrielle (voir publicité et article de presse ci-dessous).
 
Pour les commodités de l’exploration du thème “Aix, ville industrielle”, la revue de presse a été répartie sur les 6 chapitres auxquels on accède par les liens du bandeau de navigation.
 
Une similitude avec notre époque industrielle : le cabinet conseil (le mot ingénierie n’existait pas encore !)
(Le Mémorial d’Aix, 1860-02-12)
Une similitude avec notre époque industrielle : on prenait déjà des brevets d’invention.
(Le Mémorial d’Aix, 1839-11-01)
La rue Boucherie est l’actuelle rue Méjanes : en 1839, l’une des nombreuses chapelleries de la ville était donc située
en plein centre d’Aix-en-Provence.
Les annonces publicitaires montrent que cette manufacture existe toujours en 1866
(Le Mémorial d’Aix, 1866-04-01)
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Un capitaine d’industrie M. Artaud
 
 
“Un de nos honorables compatriotes, M. Artaud, négociant, qui a fondé une véritable colonie industrielle dans sa propriété au quartier de la Rotonde, réalise l'axiome d'Horace en mêlant l'agréable à l'utile. Après avoir successivement établi une fabrique pour le peignage et le cardage de la laine, une usine mécanique pour les cadres et moulures et une huilerie de graines à presse hydraulique, il s'occupe de créer aujourd'hui une briqueterie dans de grandes dimensions avec une machine à vapeur. En même temps, il fait bâtir un cirque pour les spectacles hippiques, dont l'enceinte pourra contenir 2000 personnes. Cette construction circulaire, décorée d'une façade avec pilastres et couronnée d'une attique, sera distribuée et aménagée de manière à pouvoir servir au besoin de salle de bal, de concert et à toutes sortes de réunions.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1859-10-23)
Les Aixois et la révolution industrielle
 
Adduction d’eau    Transports     Eclairage     Manufactures     Photographie    Télécommunications    
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La mode participe aussi à la révolution industrielle
 
 
“L'acier est pour le moment à la mode, tellement à la mode que beaucoup de femmes en sont littéralement couvertes. Elles en ont dans leurs cheveux, sur leurs chapeaux ; leurs voilettes sont parsemées de paillettes d'acier, les agrafes, les épingles, les bracelets sont en acier. Ces jours-ci, à l'étalage d'un marchand, on voyait une mantille en dentelle noire, parsemée d'ornements d'acier de toutes formes. Quelques jeunes élégantes placent sur leur front un cercle d'acier formant diadème.
Il y a des fabriques d’Alsace qui doivent une fortune rapide à cette mode qui est arrivée comme un coup de tonnerre.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1865-04-23)