Les Aixois et leur vedette locale
 
Au XIXe siècle, Félicien David est très connu à Aix-en-Provence et ses oeuvres sont jouées en France et à l’étranger. Des extraits de ses oeuvres sont jouées à Aix 1845 le jour du concert Liszt.
 
Au début de ce XXIe siècle, Félicien David est très mal connu, voire pas du tout. Ainsi, la discothèque de la Bibliothèque Méjanes ne possède qu’un seul CD : “Brises d’Orient” dont on peut entendre un extrait en cliquant sur la vignette ci-contre,
 
Sa discographie est mal fournie (voir ci-dessous). Mais son oeuvre fait l’objet de recherches musicales par l’ensemble des Festes d’Orphée. On trouve sur Internet l’enregistrement d’une émission sur la vie et l’oeuvre de ce compositeur, largement illustrée d’extraits musicaux.
 
Ses oeuvres “Le Désert” et “Christophe Colomb” font l’objet d’une excellente critique dans le “Mémorial d’Aix” (voir ci-dessous). A ce propos le journaliste se lance dans un rapprochement entre Félicien David et le style de Richard Wagner découvert  l’occasion de la représentation (à Paris) de “Lohengrin” : il entreprend de démontrer que l’antériorité en revient à Félicien David.
 
 
Cliquer sur l’image pour accéder à une discographie de Félicien David.
 
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1869. “Le Désert” et “Christophe Colomb”
 
 
“Les oeuvres de génie, les chefs-d'oeuvre artistiques sont de tous les temps, de tous les lieux et de tous les pays, et rien ne saurait en atténuer la valeur, le prestige et l'importance, ni effacer le sillon lumineux qu'ils ont laissé à leur suite. C'est ainsi que les inspirations harmoniques de notre compatriote Félicien David seront toujours neuves et originales, et rien ne pourra en affaiblir l'influence ni en diminuer l'éclat. Elles scintilleront de plus en plus sous les voûtes limpides et éthérées de l'art, comme ces météores brillants dont aucune nébulosité ne vient ternir les scintillations sidérales.
En ce moment-ci, les deux étoiles musicales du célèbre maestro font l'admiration du monde élégant et des dilettanti de Paris et de Bade.
A Paris, le Désert est vivement apprécié et applaudi au Théâtre lyrique impérial, où l'habile impresario M. Pasdeloup, a eu l'heureuse fortune de monter cette ode-symphonie, et de la faire exécuter de la manière la plus remarquable.(...)
Le Christophe Colomb obtient un succès aussi éclatant à Bade, au milieu de ce beau monde cosmopolite qu'attire cette ville d'eau et de plaisirs. (...) L'orchestre et les choeurs étaient conduits et dirigés, avec l'habileté qu'on lui connaît, par Félicien David en personne. (...)
 
Nous laissons ici la parole aux heureux témoins auriculaires de cette solennité lyrique : M. Sylvain Saint Etienne dans “Le Messager de Paris”, et M. A. Bahlot d'Olblense dans “La France Musicale”.
 
Le grand salon de la Conversation, ruisselant de lumières, éblouissant de dorures, émaillé de fleurs et de jolies femmes, avec son public de reines, de rois, de princes et de sommités de la high life cosmopolite, offrait un coup d'oeil vraiment féerique. Félicien David gravit sa plate-forme, et il est accueilli par une salve d'applaudissements ; sa tête expressive rayonne d'intelligence, ses beaux grands yeux d'aigle parcourent l'estrade où se groupent musiciens et chanteurs ; le courant sympathique est instantanément établi entre eux, et les arpèges qui vibrent sur les contre-basses semblent jaillir, imprégnés d'une lumineuse harmonie, de son bâton d'ivoire (…)”
Lire la suite de la critique dithyrambique dans le journal...
 
(Le Mémorial d’Aix, 1869-10-03)
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1851. “La Perle du Brésil”
 
“(...) Notre compatriote Félicien David vient de rentrer dans l’activité de la vie artistique et il a donné il y a peu de jours, à à Paris, un opéra nouveau qui porte pour titre : La Perle du Brésil. L'auteur du Désert, de cette œuvre musicale qui fut accueillie avec tant d'enthousiasme lors de son exécution, est resté à la hauteur de sa belle réputation, et son opéra a eu un succès complet et incontesté.
Le poème a été écrit par MM. Gabriel et Sylvain St-Étienne ; ce dernier, notre ancien collaborateur et encore notre compatriote, reste, toujours fidèle à l'étoile de son vieil ami; il a concouru pour lui à la composition d'un poème, comme il l'avait fait pour Moïse du Sinaï, et son nom se trouve aujourd'hui à côté de ce camarade, dont il avait, toujours pressenti le talent, qu’il avait aimé dans sa mauvaise fortune et qu'il a suivi ensuite dans ses succès. L'opéra la Perle du Brésil, est donc une oeuvre à laquelle s'attache le nom de deux de nos compatriotes ; elle ne saurait, par cette raison, être étrangère ; dès-lors, nous croyons être agréable à nos lecteurs en leur donnant une idée de cette oeuvre, et, parmi les journaux qui en on parlé, nous choisissons l'appréciation suivante du journal l'Union et l’Opinion publique.(...)
 
 
 
“On nous annonce que le célèbre auteur du Désert, notre compatriote M. Félicien David, doit faire hommage à la ville d'Aix de la magnifique partition de la Perle du Brésil, qui vient d'obtenir un succès si éclatant à l'Opéra-National à Paris. Cette partition, d'après l'intention formelle du donateur, resterait attachée à la bibliothèque musicale de notre théâtre dont on ne pourrait jamais la distraire.
 
L'habile directeur de notre théâtre, M. Feraud, vient, dit-on, de prendre des mesures pour avoir la partition de la Perle du Brésil dès sa publication et la faire représenter sur notre scène. Nous félicitons M. Feraud de son empressement à vouloir nous faire jouir de l'opéra de notre illustre compatriote Félicien David, qui a obtenu un si grand succès à Paris.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1851-11-30)
 
 
Pourtant, il ne semble pas que cet opéra ait été représenté à Aix.
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1844. David et Berlioz
 
“ Le concert de M. Félicien David, vient d'avoir lieu au Conservatoire, avec le succès le plus extraordinaire et le plus vrai dont j'ai encore été témoin. M. Félicien David est un grand, poète et un grand compositeur ; son avènement dans l'art est un fait considérable, du moins je le crois sur mon honneur. Dans un article spécial, j'essaierai de le prouver.  
 
Il est bon de vous prévenir, ami lecteur, que ce dernier paragraphe n'est pas de nous, mais d'un homme bien autrement compétent en matière musicale, il est pris textuellement dans « Les Débats » et signé Hector Berlioz.”
(Le Mémorial d’Aix, 1844-12-15)
 
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1847. “Christophe Colomb”
 
“ Si vous ne l'avez entendue, plaignez-vous et maudissez l'événement qui vous a empêché d'assister, samedi soir, à l'exécution de l'ode-symphonie Christophe Colomb.
D'abord, puisqu'il est dit que je dois vous entretenir de cette œuvre de Félicien David, de grâce ne me demandez pas que je la rapporte au Désert pour établir avec celle-ci un parallèle. Le temps est bien passé où chaque chose donnait lieu à comparaison; laissons dormir de son sommeil éternel ce système froid, raisonneur, terre à terre, qui ne vivait que de dissemblances et de ressemblances, ce système mort et enterré avec ce bon M. de Fontenelle, et laissez-moi vous parler du Christophe Colomb, rien que de cette oeuvre capitale dont l'exécution a eu lieu, samedi dernier, à Aix.
Vous connaissez le poème de l'ode-symphonie rien que sur son intitulé ; c'est de l'aventureuse entreprise de Christophe Colomb qu'il s'agit, dans cette composition musicale. M. Félicien David avait précédemment peint le Désert avec cette musique imitative qui lui a valu de si éclatants succès ; passant du désert à l'océan, le célèbre compositeur y est entré à pleines voiles avec le Génois qui donna un monde nouveau à l'Espagne étonnée (…)”
 
 Suit une analyse de l’oeuvre sur plusieurs colonnes.
(Le Mémorial d’Aix, 1847-09-05)