Qui peut s’offrir une place d’opéra ?
 
ll y a quelque 150 ans, l’entrée dans la salle de spectacle coûte 1 fr, (auquel il faut rajouter le prix d’un siège ou d’une loge). Cela représente environ 50% d’un bas salaire journalier  (sur la base 2 fr/J)
 
En 2011, une séance de cinéma (hors réduction) est 10 € ce qui  représente environ 18% d’un bas salaire journalier (calculé sur la base d’un SMIC à 1365 € par mois de 25 jours, soit environ 54 € par jour)
En 2011, la place la moins chère au festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence est 30 €. ce qui  représente environ 55% d’un bas salaire journalier (calculé sur la base d’un SMIC à 1365 € par mois de 25 jours, soit environ 54 € par jour)
En 2011, la place la moins chère pour un spectacle de variétés au Dôme de Marseille... ????
 
(Le Mémorial d’Aix, 1868-10-18)
 
Les Aixois et l’opéra
 
 
Au XIXe siècle, les représentations d’opéra et de théâtre se déroulent dans la salle appelée aujourd’hui théâtre du jeu de Paume située rue de l’Opéra, à deux pas du Cours Mirabeau.
 
La saison théâtrale se déroule de novembre à mars. En général, le programme d’une soirée comporte un vaudeville ou un mélodrame et un opéra. Chaque semaine, pendant la saison théâtrale, on trouve dans “Le Mémorial d’Aix” non seulement le programme de la prochaine représentation mais aussi une critique détaillée, à la fois des oeuvres jouées et de la prestation des artistes.
 
La bonne société aixoise est férue d’art lyrique. Le problème financier constitue aussi un élément intéressant : le prix des places n’est pas à la portée de toutes les bourses (voir articles et commentaire ci-dessous).
 
Il est intéressant d’étudier la programmation des opéras les plus souvent joués sur la période observée (1838-1870) et d’en dresser une espèce de hit-parade. Il est également intéressant de comparer aux nôtres les goûts de nos ancêtres en matière d’opéra : manifestement ils n’avaient pas la même perception de l’opéra que nous.
Les loisirs et la vie culturelle des Aixois
 
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1838 : les goûts des Aixois
 
“ A Aix surtout, et déjà nous avons eu l'occasion de le dire, le goût dominant est pour le genre lyrique. Bien que chaque genre ait son mérite, on trouve avec raison, qu'il est plus agréable de recevoir l'instruction et la morale à travers une bouffée de mélodies fraîches et délicieuses, que de tirer de froides déductions de nos drames hurlants, où nos faiseurs modernes n'ont si souvent d'autre talent que celui de cacher le manque de fond et d'idées, sous un déluge de mots retentissants et de scènes de placage et d'apparat (…) ”
(Le Mémorial d’Aix, 1838-08-11)