Le goût des Aixois en matière d’opéra
Quand on dresse la liste des opéras programmés au théâtre d’Aix-en-Provence, il y a quelque 150 ans, on constate qu’elle ne contient que des opéras français ou italiens dont les auteurs sont contemporains. Au XXIe siècle, on associe souvent Aix-en-Provence à Mozart, ce qui est sans aucun doute dû à l’existence du Festival d’Art lyrique. Il faut savoir qu’aucun opéra de Mozart n’y a jamais été programmé sur la période 1838-1870.
Le goût de l’opéra contemporain ne s’étend toutefois pas à l’oeuvre de Richard Wagner alors que sur cette période il a déjà écrit “Le vaisseau fantôme” (1843), “Tannhauser” (1845) et “Lohengrin” (1850). “Le Mémorial d’Aix” se fait même l’écho d’une critique très négative parue dans un journal parisien (1868).
Il est intéressant de dresser le hit-parade des opéras les plus souvent joués sur la période 1838-1870 : nombre de ces opéras continuent d’être joués de nos jours (voir tableau ci- dessous).
Nos ancêtres n’avaient donc pas la même perception de l’opéra que nous : c’était pour eux un spectacle moderne. Ils se comportaient vis à vis de l’opéra comme nous vis à vis du cinéma. Mais ils s’autorisaient pour certaines oeuvres de nombreuses rediffusions.
Au XXIe siècle, l’intérêt du public vis à vis de l’opéra est beaucoup plus éclectique car il s’étend à l’ensemble du répertoire depuis le début du XVIIe siècle c’est à dire depuis la naissance de ce genre musical. Il faut toutefois noter que, dans le répertoire, la part des oeuvres des cinquante dernières années est largement minoritaire.