Les Aixois veulent de la lumière
 
 
La ville d’Aix a été plongée la nuit dans le noir le plus complet jusqu’en en 1785. A cette époque, on utilisait des lampes à huile. L’éclairage au gaz apparaît à Aix en 1838 et se développe progressivement dans toute la ville.
 
Les Aixois s’adaptent très rapidement à ce confort et demande de plus en plus de clarté dans les rues et le journaliste du “Mémorial d’Aix” s’en fait l’écho (voir articles ci-dessous).
 
Au début les rues n’étaient pas éclairées toute au long de la nuit, et l’éclairage était coupé les nuits de pleine lune.
 
Les Aixois et la révolution industrielle
 
Adduction d’eau    Transports     ÉCLAIRAGE    Manufactures     Photographie    Télécommunications  
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1838. Insécurité la nuit dans la ville
 
 
“Les vols nocturnes avec effraction se multiplient dans une progression effrayante pour la sécurité publique (...). Des rondes nocturnes plus fréquentes, un mode d'éclairage qui ne laisserait pas nos rues dans une complète obscurité ne seraient-ils pas les moyens les plus efficaces pour écarter les malfaiteurs, et faire cesser les craintes fondées, qui, chaque nuit, troublent notre sommeil ?”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1838-03-03)
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1873. Encore des rues mal éclairées dans la vieille ville
 
“(...) L'entrée de la rue Annonerie-Vieille et celle de la rue Verrerie, situées en face l'une de l'autre, de chaque côté de la rue Beauvezet, se trouvent dans une obscurité complète, le coude formé par la première de ces voies publiques et l'ombre des maisons empêchant tout rayon de lumière d'y arriver. Ce point est pendant la nuit un véritable coupe-gorge. Rien de plus facile pourtant que d'éclairer presque sans frais ce passage ténébreux. Il suffirait de déplacer et de rapprocher d'un ou deux mètres de l'embouchure de la rue Verrerie le bec de gaz établi contre la façade de l'ancienne église de l'Annonciation, située sur l'espèce de carrefour formé par les rues Verrerie, de l'Annonciade et du Pont. En plaçant cette lanterne à l'angle de cet édifice, sa lumière se projetterait non-seulement sur l’entrée rue de la Verrerie, mais encore jusqu'au fond de la partie antérieure de la rue Aumônerie-Vieille, au point où elle forme le coude. L'urinoir et la borne-fontaine qui s'y trouvent seraient ainsi éclairés(...)”
 
La rue Beauvezet est devenue la rue de Bédarrides, et, de nos jours, l’éclairage de la partie sud très étroite de la rue Annonerie-Vieille continue de conférer à cette dernière une allure de coupe-gorge...
(Le Mémorial d’Aix, 1873-03-02)
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1873. Demande d’éclairage de l’avenue de Marseille
 
“Une pétition circule pour solliciter l'éclairage au gaz de l'avenue de Marseille (actuelle avenue des Belges), entre les deux ronds-points de la Rotonde. On assure même que l'administration municipale va être saisie de la demande. (...)
Ce quartier est devenu le principal centre usinier de notre ville et les diverses manufactures qui s'y sont établies le font fréquenter par de nombreux ouvriers des deux sexes, qui y circulent même à des heures assez avancées de la soirée. Le voisinage de la gare actuelle et la construction prochaine de la seconde gare y amènent et y amèneront encore de nombreux passants. Enfin, à l'époque des grandes chaleurs, la double allée ombragée de platanes longeant la route, exposée au vent du nord-ouest, est le seul point de la ville où notre population se porte pour respirer l'air et le frais qu'on ne trouve que là. Aussi les promeneurs et les promeneuses y sont nombreux pendant la saison d'été. Mais beaucoup d'entre eux et surtout d'entre elles n'osent pas se hasarder jusqu'au bout des allées, plongées dans une obscurité complète. Quelques candélabres à gaz, placés de distance en distance, entre les arbres, feraient sortir cette extrémité des ténèbres redoutées par beaucoup de gens.
Au point de vue de l'utilité comme à celui de l'agrément l'éclairage de l'avenue de Marseille parait indispensable et la population accueillerait avec une satisfaction évidente une amélioration que chacun réclame depuis longtemps. (...)”
(Le Mémorial d’Aix, 1873-03-02)
 
 
La pétition pour l'éclairage de l'avenue de Marseille n'a pas reçu un accueil favorable de la part du Conseil municipal, à cause de la situation financière de la ville. Elle sera examinée au moment où l'on s'occupera de la formation du budget primitif de 1875. On assure que l'administration fait étudier une combinaison qui conciliera les intérêts de la caisse municipale avec les légitimes désirs de la population.
(Le Mémorial d’Aix, 1873-06-09)
 
 
“ L'année dernière, une pétition fut adressée à notre édilité locale, pour solliciter l'éclairage au gaz des allées de la Rotonde longeant la route de Marseille. Ces allées sont très fréquentées en toute saison, à cause des nombreuses usines riveraines et le rendez-vous habituel, l'été, d'une foule de promeneurs qui vont y chercher l'air et la fraîcheur des platanes. Elle se trouve pourtant plongée dans une obscurité complète, préjudiciable aux intérêts et aux plaisirs de notre population. (...)”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1874-05-17)