Le Mémorial d’Aix, 1858-03-07
 
 
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1847. Méthanisation
 
Une découverte pratique assez singulière préoccupe en ce moment la ville de Grenoble. Quelques personnes de cette ville viennent de prendre des brevets (...) pour l'éclairage au moyen des gaz qui proviennent de la distillation des matières fécales.
 
D'après les expériences comparatives qui ont été faites, un kg de matières fécales donne 240 L de gaz tandis qu'un kg de houille n'en produit que 172 L.
 
Le gaz obtenu par cette distillation brûle très bien et il a une puissance éclatante un peu plus grande que celui de la houille, en outre il y aura une très notable économie à se servir de ce nouveau gaz, et la découverte dont il s'agit va populariser, pendant l'hiver, l'éclairage dans toutes les classes industrielles et pauvres, dans tous les ateliers des villes et des campagnes. On trouve partout des fourneaux à l'usage des cuisines, et rien ne sera plus facile et plus économique que d'y adapter un appareil fort simple et qui est celui-ci : une cornue cylindrique est placée sur un fourneau, les gaz traversent un petit épurateur et arrivent dans un gazomètre qui consiste en un tonneau de bois ouvert d'un côté, sur lequel on a placé un cylindre en zinc de la même forme mais renversé”.
 
(Le Mémorial d’Aix, 1847-02-21)
 
Pour en savoir plus, il est intéressant d’aller visiter :
le site d’un monde durable
le site de l’A.D.E.M.E
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1865. Gaz au marc de pommes
 
“Le Nouvelliste de Rouen a annoncé que le grand problème de la lumière à bon marché, le gaz pour tous et pour rien, était résolu. (...) On aurait trouvé moyen de fabriquer avec le marc de pommes ou de poires, et à l'aide d’un appareil peu coûteux, un nouveau gaz d'éclairage(...)”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1865-11-26)
 
Les Aixois et la réflexion sur l’énergie
 
 
Toutes les matières organiques soumises à la distillation en vase clos sont capables de produire du gaz hydrogène carboné (voir exemple du gaz de marc de pommes)  mais le gaz est plus ou moins éclairant suivant la nature de ces matières. Les substances solides ou liquides qui servent à l’éclairage ordinaire pourraient être ainsi employées avec succès à la fabrication du gaz mais, en ce XIXe siècle, on leur préfère la houille à cause de son prix peu élevé, du résidu ou coke que sa distillation laisse et qui possède encore une certaine valeur.
 
Dans le présent chapitre, on peut voir que le XXIe siècle n’a pas l’exclusivité de la réflexion sur la diversification des sources d’énergie. Le développement durable avant la lettre ? En tout cas, il y a quelque 150 ans, on avait des préoccupations très modernes : on parlait déjà du gaz de schiste (voir coupures de presse ci-dessous) et aussi de la méthanisation.
 
Les Aixois et la révolution industrielle
 
Adduction d’eau    Transports     ÉCLAIRAGE    Manufactures     Photographie    Télécommunications  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le Mémorial d’Aix, 1857-08-16
Le Mémorial d’Aix, 1853-03-27
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1837. Gaz de marc d'olives
 
“Un journal de Marseille annonçait il y a quelques jours, que deux jeunes gens de notre ville étaient parvenus, après de longues et habiles études, à extraire du gaz du résidu ou marc des olives, vulgairement appelé grisons.
Cette découverte pourrait avoir pour le midi d'immenses et de précieux avantages : aussi regardons-nous comme un devoir et comme une oeuvre de patriotisme d'enregistrer le succès obtenu par MM. Blondeau et Philips. (...) Le gaz obtenu par ces messieurs possède tous les avantages du gaz extrait de la houille, sans être grevé des mêmes inconvénients (...) Enfin, l'abondance dans ces pays et le bon marché de la matière que MM. Blondeau et Philips emploient, ne font qu'augmenter l'importance de leur découverte, et les profits que tout le midi pourra en retirer.
 
(Le Mémorial d’Aix, 1837-12-16)
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1846. De la production du charbon fossile en Europe
 
 
(...) D'après les meilleures et les plus récentes informations anglaises, françaises et autrichiennes, nous voulons essayer de présenter la statistique de la production de ce combustible dans les divers pays européens.
 
L'Angleterre possède les plus riches dépôts de charbon fossile en qualité comme en quantité (…). La consommation du charbon fossile, dans l'intérieur du pays et au dehors, est extraordinaire et continue dans de telles proportions que plusieurs fois on s'est demandé si un jour on n'épuiserait pas ces mines ; mais, des calculs qui ont été faits, il est résulté qu'avec la consommation actuelle elles ne pourraient être épuisées avant 1500 ans (…)
La France, malheureusement pour elle, ne produit pas tout le charbon dont sa consommation a besoin ; elle est donc forcée d'en prendre une partie à l'étranger. Elle possède 250 mines dont 182 sont exploitées (...) Environ 40,000 ouvriers sont employés dans les mines et dans le commerce de ce produit. (…) La France tire de la Belgique, de l'Angleterre et des provinces prussiennes du Rhin, la plus grande partie du charbon fossile dont elle a besoin (…)
 
Le journaliste passe en revue les différents pays d’Europe : empire d’Autriche, Italie, Suisse, Hollande, Norvège (qui n’a aucune mine), empire de Russie, Danemark.
 
“En général, la production du charbon fossile en Europe est susceptible, principalement dans quelques pays autrichiens, des plus grands développements ; dans plusieurs états, de grandes masses de ce combustible ne sont point encore exploitées. Il est vrai de dire que, dans les dernières années, il y a eu progrès ; mais il reste encore beaucoup à faire”.
 
(Le Mémorial d’Aix, 1846-04-12)