Les Aixois et la révolution industrielle
 
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Les usines à gaz d’éclairage à Aix-en-Provence
 
 
L’éclairage au gaz apparaît en 1838 avec un retard de 20 ans environ sur Paris mais quasiment en même temps qu’à Marseille : ce dernier point ravit les Aixois.
 
Au début, les pionniers développent des expériences de laboratoire pour éclairer la villes au moyen du gaz extrait des olives avant que la production ne soit industrialisée (changement de combustible, construction d’une usine, création d’une société par actions (voir article ci-dessous).
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1862. Rappel de l’histoire de la première usine à gaz d’Aix
 
“(...) Le gaz fit son apparition sur le Cours en 1838 et 1839.
M. Philip, propriétaire de cette ville, et M. Blondeau, professeur de physique et de chimie au collège, après des expériences de laboratoire qui avaient assez bien réussi, résolurent d'éclairer notre ville au moyen du gaz extrait du marc des olives, appelé grignon en Provence. Ils créèrent une fabrique près de la porte de la Plate-Forme (...)  Le fluide extrait du marc d'olive n'ayant pas donné des résultats satisfaisants, MM. Philip et Blondeau substituèrent la houille à ce produit végétal. Ils ne réussirent pas dans leur entreprise, mais il faut néanmoins leur savoir gré de leur initiative et leur tenir compte de leurs sacrifices. Ils furent remplacés par M. Soudry, de Saint-Etienne (Loire), auquel succéda la Compagnie qui, sous l'habile direction de M. Bergeron, a apporté à l'établissement tous les perfectionnements dus à la science moderne”.
 (Le Mémorial d’Aix, 1862-01-05)
 
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1878 : Une nouvelle usine à gaz
 
“(...) La compagnie gazière chargée de l'éclairage d'Aix va établir une autre usine, en remplacement de l'usine actuelle, qui se trouve dans de mauvaises conditions pour l'émission et la distribution du gaz, à cause de sa situation à la partie supérieure de la ville.
La nouvelle usine sera placée à l'ouest de la gare actuelle, dans la propriété dite Artillan, 10000 mètres carrés de terrain ont été acquis pour cet établissement, qui sera construit conformément aux plus récentes données de la science, sous le rapport de production, de l'épuration et de la répartition du gaz, l'emplacement choisi se trouvant tout à fait en contre-bas de la ville.
Tous les appareils seront perfectionnés, et il y aura au moins trois gazomètres pour approvisionner le gaz, tandis qu'il n'y en a que deux à l'usine existante.
Les plans et devis du nouvel établissement ont été dressés par M. Bergeron fils (...)  On pense qu'un délai de deux années sera nécessaire, y compris celui des formalités, pour l'édification et l'installation de l'usine, dont la construction a été confiée à M. Luc, entrepreneur d'Aix”.
(Le Mémorial d’Aix, 1875-12-12)
 
 
“La nouvelle usine à gaz, construite à l'ouest de la ville derrière la gare des marchandises, fonctionne depuis quelque temps. Bien qu'elle ne soit pas entièrement achevée, les appareils pour la distillation de la houille, la fabrication, l'épuration et la distribution du gaz sont prêts. Aussi a-t-elle allumé ses fourneaux et pourvoit-elle à la consommation publique et privée de la ville ainsi qu'à l'éclairage des deux gares (...)”.
(Le Mémorial d’Aix, 1878-04-28)
 
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1866 : Gaz de houille et gazomètre
 
 
“Quel est celui de nos lecteurs qui n'a point vu fonctionner une usine à gaz ? L'hydrogène carboné, ou le gaz éclairant, est extrait de la houille qu'on distille à une haute température dans des générateurs de fonte chauffés par de grands fourneaux. Le fluide dégagé du charbon de pierre s'introduit dans des tubes et arrive, après avoir traversé divers appareils épurateurs, dans un grand bassin surmonté d'une vaste cloche appelée gazomètre formée de lames de tôle soudées ensemble, dont les parois plongent jusqu'au fond du réservoir, mais qui touche par la partie supérieure et effleure la superficie de l'eau. Si le gazomètre est maintenu par un poids suffisant dans la position où nous l'avons décrit, l'hydrogène carboné reste comprimé dans la masse d'eau. Mais dès que la densité de l'hydrogène carboné peut soulever le gazomètre, la cloche métallique sort peu à peu du liquide sous la pression ascensionnelle du gaz et s'élève progressivement jusqu'à ce qu'elle en soit totalement remplie. On la fixe alors pour que le gaz ne se dégage pas. Mais, en ce moment, le gaz qui soulève le gazomètre est également répandu dans toute l'eau du bassin. A mesure que le gazomètre se décharge dans les tuyaux qui portent au loin l'éclairage, de nouvelles quantités d'hydrogène carboné montent du fond à la surface de l'eau et occupent les vides opérés dans la cloche, jusqu'à ce que les générateurs n'en fournissent plus, la houille ayant complètement dégagé sous l'influence de la chaleur les fluides qu'elle contenait.”
(Le Mémorial d’Aix, 1866-03-11)