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1857. Incendies
à la fabrique d’allumettes
 
 
“Un incendie qu'on attribue à l'imprudence, a eu lieu le 15 août dans la matinée à la fabrique d'allumettes phosphoriques située rue de la Molle, et appartenant à M. Roche.
Les pompiers, qui étaient réunis à la Mairie pour accompagner la municipalité au Te Deum, sont accourus sur le théâtre du sinistre et se sont promptement rendus maîtres des flammes. On évalue la perte à 2000 fr”.
(Le Mémorial d’Aix, 1857-08-23)
 
 
 
“Mercredi au soir, un commencement d'incendie a eu lieu dans une fabrique d'allumettes phosphoriques, à la rue de la Molle. De prompts secours ont permis de se rendre maître des flammes, et il n'y a eu que de faibles dégâts à regretter.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1857-12-13)
 
 
“Un malheureux événement a eu lieu lundi dernier. Des matières fulminantes ont fait explosion dans la fabrique d'allumettes chimiques de M. R. Et M. R a reçu au visage et à la poitrine des blessures cruelles qui, heureusement, ne mettront pas ses jours en danger.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1858-03-28)
 
 
 
“Le tocsin a sonné hier vers 1 heure après midi. Le feu venait de prendre à la fabrique d'allumettes chimiques de M. Angelin, rue Silvacane. De prompts secours ont arrêté ce sinistre dès sa naissance et on était maître des flammes quand les pompiers sont arrivés. Une grande quantité d'allumettes, de caisses et de planches ont été conservées.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1865-11-12)
 
 
Les Aixois et leurs allumettes
 
 
En ce début de XXIe siècle, tous les Aixois connaissent les Allumettes. Les plus anciens d’entre eux ont connu la manufacture des allumettes qui a donné son nom à une rue devenue célèbre. Les plus jeunes connaissent la bibliothèque Méjanes qui s’est installée en 1989 dans les locaux abandonnés par cette manufacture fermée en 1972. Toutefois, cette manufacture n’a été construite qu’en 1892...
 
Mais, dans la période 1838-1870, il existait déjà une fabrique d’allumettes, dirigée par Monsieur Roche et située rue de la Molle (probablement au début de cette rue). Dès cette époque, la manufacture se signale par plusieurs incendies dont “Le Mémorial d’Aix” s’est fait l’écho. Et les maladies professionnelles dues au phosphore blanc sont déjà bien connues. A différentes reprises, le journal insiste sur les dangers des allumettes pour les utilisateurs (voir articles ci-dessous).
 
L’allumette, produit de base incontournable, a généré un impôt (voir ci-dessous).
Les Aixois et la révolution industrielle
 
Adduction d’eau    Transports     Éclairage     MANUFACTURES     Photographie    Télécommunications    
 
Glacières      Usine Coq     ALLUMETTES      Autres
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Un nouvel impôt indirect
 
 
“Un projet de loi établissant un droit sur les allumettes chimiques a été présenté au conseil d'Etat. Ce droit sera de 40 centimes par mille en nombre, et de 80 centimes pour les allumettes fabriquées avec d'autres substances que le bois, pour les amadous chimiques et autres objets s'enflammant par un procédé chimique et pouvant tenir lieu d'allumettes. La perception du droit aura lieu au moyen de bandes de contrôle à timbre sec qui seront apposées chez les fabricants par les employés des contributions indirectes.
Aucune fabrique d'allumettes chimiques ou d'objets ci-dessus mentionnés ne pourra être établie sans autorisation.
Les allumettes chimiques et autres matières imposées par la présente loi enlevées des fabriques à destination de l'étranger, de la Corse, de l'Algérie et des colonies françaises, seront exemptes de droits.”
(Le Mémorial d’Aix, 1861-05-12)
 
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1855. Industrie chimique : danger
 
 
Très tôt on sait les dangers du phosphore blanc et l’on cherche à améliorer la sûreté de la fabrication des allumettes. “Le Mémorial d’Aix” décrit en détail les propriétés physiques et chimiques comparées du  phosphore rouge et phosphore blanc.
 
 
“Les allumettes à friction (vulgairement appelées chimiques) ont bien des inconvénients : l’odeur infecte qu'elles répandent en est un. Elles rendent permanent le danger d'incendie et d'empoisonnement ; elles déterminent chez les ouvriers qui les fabriquent une maladie spéciale, terrible : la nécrose ou carie des os maxillaires. Ces malheureux sont tellement imprégnés des émanations du phosphore que, même en dehors des ateliers leur respiration est lumineuse (...)”
(Le Mémorial d’Aix, 1855-07-22)
 
 
“MM. Coignet frères, manufacturiers à Lyon et à Paris viennent de livrer à la consommation des allumettes, dites allumettes hygiéniques et de sûreté, qui résolvent complètement. l'important problème de la substitution du phosphore rouge ou amorphe au phosphore ordinaire dans la fabrication des allumettes chimiques.
Ces allumettes sont faites d'après un système nouveau, breveté pour 15 ans (...)
Elles ne s'enflamment pas (...) par un simple frottement sur tout corps dur (...) Le phosphore amorphe n'a pas les propriétés toxiques du phosphore ordinaire, il n’y a donc plus d’empoisonnement à redouter par l’emploi de ces nouvelles allumettes. Enfin, leur fabrication est sans danger et même sans inconvénient pour les ouvriers qui les préparent (...)”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1857-03-29)
 
 
 
Nous avons parlé plusieurs fois des avantages, au point de vue de l'hygiène et de la sécurité publique, de la substitution du phosphore rouge ou amorphe au phosphore blanc dans la fabrication des allumettes chimiques.
Dimanche dernier nous citions le voeu émis à ce sujet par le conseil central de salubrité de la Haute-Garonne, et nous faisions des voeux pour que l'emploi du phosphore rouge fût rendu obligatoire.
On nous annonce que MM. Roche et Cie, à Aix, ont commencé de fabriquer des allumettes chimiques avec le phosphore amorphe qui n'offre plus aucun danger d'empoisonnement ou d'inflammation subite. Nous constatons avec plaisir ce progrès et nous sommes heureux de voir cette amélioration appliquée des premières dans notre ville.
 
(Le Mémorial d’Aix, 1857-07-26)
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Des capitalistes au secours utilisateurs d’allumettes
 
 
“On parle d'une pétition qui serait adressée à l'Empereur par les compagnies d'assurances pour solliciter une loi qui prohiberait, d'une manière générale et absolue, la vente des allumettes chimiques au phosphore blanc, et ne permettrait l'usage que des allumettes au phosphore amorphe.
Une statistique officielle établit que les incendies accidentels n'étaient en moyenne jusqu'en 1838 que de 2200 environ. Mais, depuis cette époque où l'usage des allumettes chimiques a commencé, les incendies ont toujours progressé. On en comptait en 1844 déjà 4400, et en 1857 près de 10000. Ces chiffres en disent assez. Une allumette perdue au moment des récoltes par un garçon de ferme entraîne des incendies aussi terribles qu'imprévus.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1860-06-17)