1855. Industrie chimique : danger
Très tôt on sait les dangers du phosphore blanc et l’on cherche à améliorer la sûreté de la fabrication des allumettes. “Le Mémorial d’Aix” décrit en détail les propriétés physiques et chimiques comparées du phosphore rouge et phosphore blanc.
“Les allumettes à friction (vulgairement appelées chimiques) ont bien des inconvénients : l’odeur infecte qu'elles répandent en est un. Elles rendent permanent le danger d'incendie et d'empoisonnement ; elles déterminent chez les ouvriers qui les fabriquent une maladie spéciale, terrible : la nécrose ou carie des os maxillaires. Ces malheureux sont tellement imprégnés des émanations du phosphore que, même en dehors des ateliers leur respiration est lumineuse (...)”
(Le Mémorial d’Aix, 1855-07-22)
“MM. Coignet frères, manufacturiers à Lyon et à Paris viennent de livrer à la consommation des allumettes, dites allumettes hygiéniques et de sûreté, qui résolvent complètement. l'important problème de la substitution du phosphore rouge ou amorphe au phosphore ordinaire dans la fabrication des allumettes chimiques.
Ces allumettes sont faites d'après un système nouveau, breveté pour 15 ans (...)
Elles ne s'enflamment pas (...) par un simple frottement sur tout corps dur (...) Le phosphore amorphe n'a pas les propriétés toxiques du phosphore ordinaire, il n’y a donc plus d’empoisonnement à redouter par l’emploi de ces nouvelles allumettes. Enfin, leur fabrication est sans danger et même sans inconvénient pour les ouvriers qui les préparent (...)”
(Le Mémorial d’Aix, 1857-03-29)
“Nous avons parlé plusieurs fois des avantages, au point de vue de l'hygiène et de la sécurité publique, de la substitution du phosphore rouge ou amorphe au phosphore blanc dans la fabrication des allumettes chimiques.
Dimanche dernier nous citions le voeu émis à ce sujet par le conseil central de salubrité de la Haute-Garonne, et nous faisions des voeux pour que l'emploi du phosphore rouge fût rendu obligatoire.
On nous annonce que MM. Roche et Cie, à Aix, ont commencé de fabriquer des allumettes chimiques avec le phosphore amorphe qui n'offre plus aucun danger d'empoisonnement ou d'inflammation subite. Nous constatons avec plaisir ce progrès et nous sommes heureux de voir cette amélioration appliquée des premières dans notre ville.”
(Le Mémorial d’Aix, 1857-07-26)