(Le Mémorial d’Aix, 1859-12-11)
 
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1857. Vers la photocopie
 
Voici une découverte appelée à rendre de grands services ; c'est l’application de la photographie à la copie des imprimés et des manuscrits. Un industriel aurait, en effet, trouvé le moyen de reproduire instantanément et presque sans frais les caractères de l'écriture et de l’impression. C’est le fac simile le plus parfait que l’on puisse imaginer. Vous voyez de suite toutes les conséquences d'une pareille découverte.
 
(Le Mémorial d’Aix, 1857-10-25)
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1843. Vers la photo en couleur
 
Il n'est bruit, parmi ceux qui s'occupent du Daguerréotype, que d'un procédé à l'aide duquel on reproduit les couleurs naturelles. Ce procédé, assure-t-on, est appelé au plus grand succès, parce qu'il donne des résultats d'une beauté achevée et d'une solidité inaltérable. Une compagnie s'est formée pour l'exploitation du brevet qui a été pris, son siège est Boulevard Bonne Nouvelle, 10, à Paris.
 
(Le Mémorial d’Aix, 1843-03-16)
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1847. Vers la 3 D et les effets spéciaux
 
M. Martin, propriétaire d'un diorama, qui a obtenu dans toutes les villes importantes de la France un grand et légitime succès s'est arrêté à Aix pour quelques jours, et il compte y donner quelques-unes de ces intéressantes séances. Nous avons sous les yeux plusieurs des journaux qui rendent compte du diorama de M. Martin et ils sont tous unanimes d'éloges ; les admirables procédés de M. Daguerre ont été appliqués avec bonheur par cet artiste, qui offre au public un genre de spectacle plein d'attrait et qui a été fort goûté partout où il a été produit. Nous ne doutons pas de l'empressement de nos concitoyens à se rendre aux séances du Diorama de Paris, et nous les engageons à ne pas laisser passer l'occasion de voir un spectacle dont on dit beaucoup de bien. Deux séances seront données par jour, une à 6 heures, l'autre à 8 heures du soir dans la salle Durand, sur le Cours.
 
(Le Mémorial d’Aix, 1847-04-18)
 
 
On sait que l'étrenne du jour de l'an, qui offre la plus charmante distraction  est un stéréoscope accompagné de quelques épreuves stéréoscopiques. On trouve ce merveilleux instrument d'optique aux prix les plus modérés, ainsi qu'un grand assortiment de photographies de 40 centimes à 2 francs pièce, chez Robert Graveur dans une baraque sur le Cours, en face du magasin de M. Barthélémy, confiseur.
 
(Le Mémorial d’Aix, 1859-12-11)
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1852. Vers la photo d’identité
 
 
Une application de la nouvelle invention donne assez rapidement l’idée de ficher les gens. Le journaliste qui rapporte le projet semble d’abord tout à fait interloqué.
 
Une singulière proposition été faite dernièrement au gouvernement : il s'agissait d'exiger de tout individu qui demande à la préfecture un passeport, qu'il présente son portrait au daguerréotype. Ce portrait devrait dorénavant être exhibé en même temps que le passeport. Le signalement se composerait simplement à l'avenir de la taille de l'individu et des signes qui ne peuvent être reproduits par les épreuves photographiques.”
(Le Mémorial d’Aix, 1852-07-18)
 
Un an plus tard, il l’est beaucoup moins.
 
“Il est question, depuis quelques temps, d’introduire une importante amélioration dans le système actuel des passe-ports (sic). Un homme de lettres, M. V. Vermeil, a imaginé d'ajouter au signalement qui se trouve sur la feuille de la police, le portrait photographique du porteur. Ce portrait en forme de médaillon, du module des timbres apposés à côté des signatures, aiderait les préposés du gouvernement à la constatation de l'identité, chose restée jusqu'à ce jour très difficile, à cause de la généralité des termes employés pour indiquer les traits d'un individu.
Le projet de M. Vermeil, soumis au ministre de la police générale a été pris en sérieuse considération ; déjà un artiste photographique lui offert son concours pour établir ces portraits à un prix assez bas pour ne pas renchérir le prix du passe-port, et un chimiste offre un procédé pour rendre indélébile l'empreinte photographique de telle sorte que une fois la feuille livrée au nom d'une personne, il est impossible qu'elle serve une autre sans que la fraude apparaisse à la première inspection. On sait qu'à maintes reprises des criminels en état de surveillance ont assassiné rien que pour se procurer un passe-port et se soustraire ainsi au régime rigoureux sous lequel la loi les avait placés ; d'autres ont pu éviter ces poursuites dont ils étaient l'objet à l’aide d'un nom d'emprunt.
Ces inconvénients disparaîtront si le système proposé est adopté par le ministre.”
(Le Mémorial d’Aix,1853-03-06)
 
 
En route vers le futur
 
Dès le début, l’imagination humaine s’est déchaînée envisageant la photo couleur et la photo en 3 dimensions (voir les articles ci-dessous). Mais les moyens techniques de l‘époque n’ont pas alors permis ces développements.
 
On imagine aussi le mariage de la photographie et de la télégraphie électrique (voir les articles ci-dessous)... mais on attendra encore quelques décennies pour le développement de la photocopie.
 
En revanche, on découvre très vite l’application de la photo à l’identité judiciaire : c’est le premier balbutiement de la police scientifique (voir les articles ci-dessous).
Les Aixois et la révolution industrielle
 
Adduction d’eau    Transports     Éclairage     Manufactures     PHOTOGRAPHIE    Télécommunications  
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1858. La police scientifique... avant Bertillon
 
 
“La photographie vient de rendre un grand service à la justice. On se rappelle, dit le Journal de Vitré, le meurtre commis le 11 novembre 1854 dans le village de Maupertuis, commune de Rétiers, par un nommé Lefeuvre, charpentier, qui tua d'un coup de fusil la femme Cuibert. (...)  Parvenu à se soustraire aux poursuites dirigées contre lui, il a été condamné à mort par contumace le 22 mai 1855.
Un individu arrêté dernièrement à Rodez sous la prévention de vagabondage, se refusant à décliner son nom, le parquet a fait faire un certain nombre de photographies. L'une d'elles est parvenue le 3 septembre au parquet de Vitré et a été transmise à la gendarmerie de Retiers qui a été chargée de la montrer aux personnes qui connaissent Lefeuvre. Tous ont reconnu le grand coupable. Il est donc probable que le meurtrier est enfin arrêté et reconnu grâce à l'invention de M. Daguerre.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1858-10-10)