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1859. Statistiques sur les accidents de chemin de fer
 
 
Les voyageurs qui fréquentent assidûment les chemins de fer trouveront dans les chiffres suivants de grandes raisons de sécurité. Une enquête dirigée par M. Prosper Tourneux, chef de division au ministère des travaux publics sur les accidents de chemin de fer a donné les résultats suivants.
En France, depuis la création de la première ligne, on a calculé que sur 1 955 555 voyageurs transportés un seul avait été tué, et l blessé sur 496 531. Pour le service des messageries de 1855 à 1858 , les mêmes rapports sont de 1 à 355 463 et de 1 à 29 871. Pour les accidents de mer, “Le Précurseur d'Anvers” établit qu'en cinq années, de 1852 à 1856 inclusivement, 6 % environ sur 30 000 à 35 000 navires ont péri et les journaux anglais affirment que 20%  des passagers ou marins naufragés dans un certain temps ont perdu la vie.
Il faut donc en conclure qu'il est plus dangereux de voyager sur mer qu’en diligence et en diligence qu'en chemin de fer.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1859-10-16)    
 
 
Suivant le même raisonnement, de nos jours on dit qu’on est plus en sécurité en avion qu’en automobile.
 
 
 
 
 
Les Aixois(es) et les risques du voyage
 
 
Avec l’arrivée des voyages en chemin de fer commence une histoire dont les thèmes gardent toujours leur actualité même à l’époque du T.G.V, comme les retards de trains pour cause météorologique et les défauts de communication de la Compagnie (voir articles ci-dessous) ainsi que les accidents.
 
Une certaine tradition voudrait que nos ancêtres aient été effrayés par la vitesse du train. Si cette crainte a existé, elle n’a jamais trouvé aucun écho dans “Le Mémorial d’Aix”.
Pour mémoire, la vitesse de pointe d’une diligence était de 6 lieues par heure, soit environ 24 km/h. Les premiers trains de voyageurs font du 45 km/h, temps d'arrêt compris. Mais ils s’autorisent 65 km/h de Lyon à Marseille par exemple.
 
Fatalement, il y a eu des accidents. En particulier, on en signal deux, très importants : un train du plaisir vers Paris pour l’exposition universelle de 1867 a déraillé (Le Mémorial d’Aix, 1867- 08-04). Un très grave accident a eu lieu en 1865  (Le Mémorial d’Aix, 1865-07-9, 1865-07-16, 1865-08-06) et un accident de passage à niveau (Le Mémorial d’Aix, 1869-06-20)
Le journal publie des statistiques (Le Mémorial d’Aix, 1847-06-06, 1859-10-16, 1861-11-03, 1861-12-01, 1862-10-12). Et l’on déroule toujours la même dialectique pour ce qui concerne les statistiques sur les accidents (voir article ci-dessous).
 
Un voyage en train présente toujours une part d’aventure : les Aixois voyageurs ont ainsi appris à leurs dépens que prendre le train de Beaucaire n’était pas toujours une partie de plaisir... (voir ci-dessous)
Les Aixois et la révolution industrielle
 
Adduction d’eau    TRANSPORTS     Éclairage     Manufactures     Photographie    Télécommunications    
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1867. Train contre Mistral
 
 
“La semaine dernière les divers trains qui arrivaient à Marseille ont presque tous les jours éprouvé d'assez longs retards ; le « Salut public », en constatant également ces retards pour Lyon, ajoute que les trains venant de la direction de Marseille sont arrivés à Lyon, pendant ces deux derniers jours, avec des retards qui varient d'une à deux heures. Les retards n'avaient d'autre cause que la résistance opposée par le vent à la marche des trains. Cette résistance entre Avignon et Marseille dans la traversée de la Crau où le mistral souffle avec une furie inimaginable est telle, qu'elle oblige d'atteler deux locomotives aux trains de vitesse. Si les mécaniciens n'étaient pas garantis par un auvent ou marquise, ils ne pourraient demeurer sur la plate-forme de leur machine et seraient asphyxiés ou culbutés.”
(Le Mémorial d’Aix, 1867-10-06)
 
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1861. Un défaut de communication de la compagnie des chemins de fer
 
 
Le 21 novembre dernier, un assez grand nombre de voyageurs appelés pour affaires prenaient à la gare d'Aix des billets pour le train omnibus partant à 5 heures 55 minutes du matin et arrivant à Marseille à 8 heures 6 minutes. En livrant les billets, aucun avis ne fut donné, et dans la gare aucune affiche n'annonçait un obstacle sur la voie.
Le convoi arriva à Rognac à 7 heures 10 minutes. Là, les voyageurs apprirent avec surprise que le train destiné à les transporter à Marseille était retenu par suite d'un déraillement survenu la veille, à 11 heures du soir près de Tarascon. Cet accident arrêtait le train omnibus qui devait prendre les voyageurs d'Aix et le train express arrivant après. Quand la voie fut dégagée, le train express partit le premier et stationna à Rognac à 11 heures et demie. Tous les voyageurs d'Aix, après 4 heures et demie d'attente et de constantes réclamations restées sans effet, crurent, en apercevant ce train, qu'ils allaient enfin partir pour Marseille. Il n'en fut rien. L'administration n'admit dans ce train que les voyageurs munis de billets de première classe. Quelques-uns prirent des suppléments ; d'autres attendirent encore le train omnibus, qui ne fut rendu à Rognac qu'à une heure et demie. Ainsi pour les uns il y eut retard de 4 heures et demie, pour d'autres de 6 heures (...)”.
 
L’affaire s’est terminée devant le tribunal d’Aix à l’audience du 21 janvier 1861 où Maître Bedarride (sic l’article du Mémorial) a fait valoir que la compagnie de chemin de fer avait méconnu ses obligations en ne signalant pas aux voyageurs, par des affiches, le retard qu'elle connaissait : l'accident n'était pas imprévu à 6 heures du matin puisque la compagnie le connaissait depuis la veille au soir !
(Le Mémorial d’Aix, 1861-01-27)    
        
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1858. Train de plaisir pour Beaucaire
 
 
“Le train de plaisir pour Beaucaire, parti mardi de notre ville, a emporté 550 personnes. Les trois quarts de ces voyageurs sont allés jusqu'à Nîmes par le convoi dont le départ coïncidait avec l'arrivée de celui d'Aix.
Nos compatriotes, après avoir visité les antiquités et les curiosités de cette ville, sont revenus à Beaucaire. Mais un orage violent, qui a éclaté à 7 heures et s'est prolongé jusqu'à 9 heures, les a empêchés de visiter le champ de foire submergé. Le train de plaisir est retourné à Aix à 1 heure du matin, remorqué par une locomotive de secours nécessitée par le nombre de wagons et l’état des rails rendus glissants par la pluie.
Le train de plaisir pour Beaucaire aurait attiré beaucoup plus de monde s'il avait été établi un dimanche. Espérons que la Compagnie réalisera l'année prochaine cette amélioration que notre population désire vivement.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1858-08-01)