Commentaires sur le tableau ci-contre.
 
Les valeurs données, exprimées en francs de l’époque, sont issues de divers numéros du Mémorial d’Aix, sur une période de plusieurs années :
  En bleu, la valeur du salaire donnée dans le journal pour une journée de travail (dont la durée n’est pas précisée).  
  En rouge, la valeur du salaire est calculée à partir du salaire annuel sur la base (arbitraire) de 300 jours de travail.
 
Les salaires des classes laborieuses sont très modestes : il sera instructif de les comparer aux prix des denrées. On peut comprendre que l’on cherche à faire travailler tous les membres de la famille, y compris les enfants.
 
 
 Salaires journaliers
de quelques employés
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1858....les manufactures beaucoup moins bien
 
“(…) La manipulation des amandes occupe constamment plus de 200 femmes : de là une ressource précieuse pour la classe indigente. (...) 100 ouvriers sont employés à la confiserie et reçoivent un salaire moyen de 2fr.50 c”.
 
“La chapellerie qui occupe aujourd'hui 250 ouvriers et environ l00 ouvrières gagnant par le travail à la tâche, les premiers, 4, 5 et même 6 fr. par jour, les secondes 2 fr. (...)”
 
“Une filature de coton, mue par une machine à vapeur d'une force de 25 chevaux (...)  Il y a 26 métiers à filer, 6 métiers à retordre. 130 femmes y sont employées et reçoivent en moyenne un salaire de 1 fr. 25 c.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1858-03-28)
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1842. Les “grands travaux” paient bien...
 
“En l'état du salaire que les ouvriers obtiennent dans les travaux des routes et autres ouvrages exécutés par l'administration, et qui s'élève de 5 à 6 fr. par jour ; en l'état surtout de l'extension prodigieuse qui a été donnée en France aux travaux publics par celle multitude de voies que l’on crée ou que l'on perfectionne, par ces nombreux canaux qui sillonnent notre sol, par l'établissement des chemins de fer, etc., il est naturel qu'une foule d'hommes des classes inférieures recherche un travail qui leur assure un gain important et pourvoit amplement à l'entretien de leurs familles.
La désertion des ateliers, l’abandon des travaux agricoles s'expliquent donc aisément par cette cause matérielle, car les propriétaires ni les fabricants ne peuvent donner aux journaliers un salaire aussi fort que celui que l'administration leur accorde. De là l'état de malaise dans lequel se trouvent aujourd'hui l'agriculture et l'industrie.”
 (Le Mémorial d’Aix, 1842-10-20)
 
 Certains activités sont mieux rémunérées que d’autres : c’est le cas des grands travaux (réseaux d’adduction d’eau, chemin de fer) qui attirent donc légitimement  les ouvriers, ce qui se fait au détriment des manufactures et de l’agriculture.
 
Les Aixois et leurs revenus
 
 
La lecture du journal “Le Mémorial d’Aix” permet de dresser un tableau (non exhaustif) des rémunérations pour quelques métiers sur la période 1838-1870 (voir ci-dessous). Certaines activités sont mieux rémunérées que d’autres (voir articles ci-dessous).
 
Les salaires des ouvriers sont très bas (ceux de femmes encore plus bas). Dans la classe la plus basse de la société, les enfants travaillent, pour des salaires encore plus bas.
 
La durée de la journée de travail des ouvriers est très longue et les ouvriers journaliers ne reçoivent pas de salaire quand ils sont empêchés de travailler, quelle qu’en soit la cause (intempéries, maladie).
 
La fourchette des rémunérations est déjà très large, mais ne l’est-elle pas plus aujourd’hui ?
 
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1848. Durée légale du travail
 
“La question de la durée du travail dans les ateliers a motivé de la part de notre municipalité, l'arrêté dont la teneur suit. A partir de la publication du présent, les maîtres et chefs d'ateliers ne pourront soumettre leurs ouvriers qu'à dix heures de travail effectif par jour. En conséquence les chantiers ouverts à six heures du matin devront être fermés à six heures du soir.”
 
(Le Mémorial d’Aix, 1848-05-14)
La vie quotidienne des Aixois
 
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