Le Mémorial d’Aix
 
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1863. Avenir
du quartier de la Rotonde
 
Un journal de la localité formule quelques objections contre l'idée émise (…) de construire au sud de la Rotonde un vaste établissement destiné aux différents services des beaux-arts de notre ville. (…) L’édifice, dit-on, serait hors de la ville.
La Rotonde n'est plus hors de la ville (…) C'est là le quartier central, celui qui a le plus grand avenir devant lui. D'ailleurs, fût-il hors de la ville aujourd'hui (…), le serait-il demain, dans cinquante, dans cent ans, et ne se trouverait-il pas au milieu de la cité ? (…)
 
(Le Mémorial d’Aix 1863-10-25)
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1858. Egalité de salaire
homme-femme
 
L'Académie (…) des sciences, belles-lettres et arts (…) vient de proposer une question qui nous paraît offrir un véritable intérêt : étudier, rechercher surtout au point de vue moral et indiquer aux gouvernements, aux administrateurs, aux chefs d'industrie et aux particuliers quels seraient les meilleurs moyens, les mesures les plus pratiques :
1° Pour élever le salaire des femmes à l'égal de celui des hommes lorsqu'il y a égalité de services ou de travail.
2° Pour ouvrir aux femmes de nouvelles carrières et leur procurer des travaux qui leur remplacent ceux qui leur sont successivement enlevés par la concurrence des hommes et la transformation des usages ou des moeurs (…)”
 
(Le Mémorial d’Aix 1858-06-27)
 
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1861. Responsabilité des parents
des délinquants mineurs
 
“Lundi au soir, quatre petits mauvais sujets de 10 à 12 ans se présentèrent chez un épicier de la rue Villeverte, et, pendant que les uns occupaient l'attention du marchand en achetant quelque petit objet, les autres ouvraient adroitement un tiroir et s'emparaient d'une somme de vingt francs. Nos quatre garnements s'étant partagé leur butin, furent le dépenser en partie dans un cabaret. La police a arrêté ces précoces voleurs, et la justice prendra des mesures pour les empêcher de développer les mauvais penchants dont ils ont fait déjà preuve dans un si bas âge.                                                                                                                                                
 
(Le Mémorial d’Aix 1859-01-23)
 
Une partie de la culpabilité revient aux parents qui, par défaut de surveillance, laissent leurs enfants se perdre sur la route glissante du vice.”
 
(Le Mémorial d’Aix 1861-09-22)
Articles d’hier ou articles d’aujourd’hui ?
 
 
La présente revue de presse permet de constater des ressemblances entre nombre de préoccupations de nos aïeux et nos préoccupations du XXIe siècle. Certains articles parus dans “Le Mémorial d’Aix” n’ont pas pris une ride : on les croirait tirés de notre journal de la veille (voir ci-dessous, quelques-uns de ces articles).
 
  1. 1. Avenir du quartier de la Rotonde
  2. 2. Egalité de salaire homme-femme
  3. 3. Responsabilité des parents des délinquants mineurs
  4. 4.Train contre mistral
  5. 5. Défaut de communication de la compagnie des chemins de fer
  6. 6. Et bien d’autres encore (répartition inégale des médecins sur le territoire, influence des lectures sur les suicides...)
 
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1867. Train contre Mistral
 
“La semaine dernière les divers trains qui arrivaient à Marseille ont presque tous les jours éprouvé d'assez longs retards ; le « Salut public », en constatant également ces retards pour Lyon, ajoute que les trains venant de la direction de Marseille sont arrivés à Lyon, pendant ces deux derniers jours, avec des retards qui varient d'une à deux heures. Les retards n'avaient d'autre cause que la résistance opposée par le vent à la marche des trains. Cette résistance entre Avignon et Marseille dans la traversée de la Crau où le mistral souffle avec une furie inimaginable est telle, qu'elle oblige d'atteler deux locomotives aux trains de vitesse. Si les mécaniciens n'étaient pas garantis par un auvent ou marquise, ils ne pourraient demeurer sur la plate-forme de leur machine et seraient asphyxiés ou culbutés.”
(Le Mémorial d’Aix 1867-10-06)
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1861. Un défaut de communication de la compagnie des chemins de fer
 
Le 21 novembre dernier, un assez grand nombre de voyageurs appelés pour affaires prenaient à la gare d'Aix des billets pour le train omnibus partant à 5 heures 55 minutes du matin et arrivant à Marseille à 8 heures 6 minutes. En livrant les billets, aucun avis ne fut donné, et dans la gare aucune affiche n'annonçait un obstacle sur la voie.
Le convoi arriva à Rognac à 7 heures 10 minutes. Là, les voyageurs apprirent avec surprise que le train destiné à les transporter à Marseille était retenu par suite d'un déraillement survenu la veille, à 11 heures du soir près de Tarascon. Cet accident arrêtait le train omnibus qui devait prendre les voyageurs d'Aix et le train express arrivant après. Quand la voie fut dégagée, le train express partit le premier et stationna à Rognac à 11 heures et demie. Tous les voyageurs d'Aix, après 4 heures et demie d'attente et de constantes réclamations restées sans effet, crurent, en apercevant ce train, qu'ils allaient enfin partir pour Marseille. Il n'en fut rien. L'administration n'admit dans ce train que les voyageurs munis de billets de première classe. Quelques-uns prirent des suppléments ; d'autres attendirent encore le train omnibus, qui ne fut rendu à Rognac qu'à une heure et demie. Ainsi pour les uns il y eut retard de 4 heures et demie, pour d'autres de 6 heures (...)
 
L’affaire s’est terminée devant le tribunal d’Aix à l’audience du 21 janvier 1861 où Maître Bedarride (sic l’article du Mémorial) a fait valoir que la compagnie de chemin de fer avait méconnu ses obligations en ne signalant pas aux voyageurs, par des affiches, le retard qu'elle connaissait : l'accident n'était pas imprévu à 6 heures du matin puisque la compagnie le connaissait depuis la veille au soir !
(Le Mémorial d’Aix 1861-01-27)